Ajoutez un logo, un bouton, des réseaux sociaux
Nous n'avons que peu de détails sur la vie des descendants de ce Jean jusqu'à Martin de la Taille né en 1408.
Il mourut en 1488, à l'âge de 80 ans. Le partage de ses biens eut lieu devant notaire l'année suivante entre ses neuf enfants encore vivants.
Lancelot de la Taille de Dossainville et les guerres de religion
Cette chronique a été écrite par Georges de la Taille et fut présentée lors de l'Assemblée Générale familiale annuelle en janvier 2025.
Une pierre tombale adossée au mur d’une église de village nous replonge dans une période dramatique de l’histoire de la famille de la Taille à la fin du XVIe siècle. Comme la plupart des partisans de la Réforme, les La Taille, à l’instar du poète Jehan de la Taille, défendaient au côté de Henri de Navarre, futur roi Henri IV, leur liberté de conscience et la tolérance, parfois au prix de leur vie. Lancelot de la Taille de Dossainville en fait partie.
Lancelot est un petit-fils d’Étienne de la Taille, fils préféré de Martin. Né vers 1560, de Guillaume de la Taille, seigneur de Dossainville et Antoinette de Fresnay, il était encore un enfant quand son père est mort en 1565.
En 1591, Lancelot a environ trente ans et vit dans la maison seigneuriale de Dossainville.
Cette seigneurie fait partie de la famille de la Taille depuis le mariage vers 1350 d’Etienne-Jean de la Taille avec Jeannette Boulin riche héritière des familles Boulin et Bardilly.
Lancelot a autour lui une famille relativement nombreuse. D’abord, son frère aîné, Charles, seigneur de Dossainville, ami du prince Henri de Condé dont il sauva la vie à la bataille de Coutras en 1587. Puis, sa sœur Louise qui a épousé en 1674 à Yèvre Louis II de Barville.
Non loin de Dossainville vit son cousin Jehan de la Taille, Chef d’Armes de la famille, guerrier et poète, qui s’est retiré dans son château de Bondaroy il y a presque vingt ans après avoir été blessé dans une bataille au côté du jeune Henri de Navarre. En 1591, ses nombreuses œuvres ont déjà été publiées.
Lancelot a une cinquantaine de cousins, cousines, neveux et nièces, tous descendants directs de son arrière-grand-père Martin. La plupart vivent en Beauce, autour de Pithiviers, quelques-autres en Gâtinais et en Normandie. Parmi eux, François dont la descendance constituera la branche des Essarts - Lolainville, et Jacques, à l’origine de la branche de Trétinville.
Dans l’histoire de leur famille sous l’ancien régime, les La Taille ne seront plus jamais aussi nombreux.
Suite du récit - cliquer sur le lien ci-dessous :
En 1757, Angélique du Hamel, veuve de Pierre-Jacques Fougeroux de Blaveau, acheta Bondaroy pour son fils Auguste-Denis Fougeroux qui était le neveu du savant Henry-Louis du Hamel du Monceau.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, la famille ne s'agrandit pratiquement plus. La mortalité infantile est importante. Beaucoup de femmes et d'hommes n'ont pas de descendance . Plusieurs officiers sont tués lors de batailles et, à plusieurs reprises selon les générations, la survie des deux branches La Taille restantes - Essarts et Trétinville - ne reposa plus que sur un seul homme.
Les Essarts sont situés à quelques kilomètres au nord-est de Pithiviers, sur la route de Malesherbes. Comme la châtellenie de Bondaroy, les Essarts faisaient partie des biens dont hérita Martin de sa grand-mère Jeannette Boulain. Cette seigneurie échut à Jean, huitième et dernier fils de Martin de La Taille.
Au XVe siècle, à l’époque de Martin, la seigneurie comprenait une ferme au lieu-dit les Petits Essarts. Il n’est pas certain qu’un château existât à l’emplacement de celui d’aujour-d’hui. En revanche, deux siècles plus tard, lorsque Jacques II de la Taille devint propriétaire des Essarts en 1670, il y avait bien en cet endroit une demeure seigneuriale. Les successeurs de Jacques continuèrent d’agrandir le domaine et d’aménager le château. En 1770, Jacques-Hector des Essarts, chef de file de la famille, y fit construire une chapelle.
Dans les années qui précèdent la Révolution de 1789, la vie des châtelains était devenue de moins en moins supportable et Jacques-Hector n’échappa pas au sort des autres nobles locaux. Il était veuf, vivait seul et ses ressources s’étaient sensiblement réduites. Pressentant les menaces qui pesaient sur les nobles, il vendit les Essarts en 1791 à Joseph Missilier, secrétaire du Roi.
Le domaine et le château reviendront pour quelques années dans la famille lorsque Auguste-César de La Taille, second fils de Jacques-Hector, épousera le 24 octobre 1793 Amélie-Henriette Missilier, fille du nouveau propriétaire. Auguste-César mourut en 1806.
Le 4 avril 1814, alors que Napoléon-Bonaparte abdiquait, les Cosaques de l’armée russe pillèrent le château. Les archives familiales qui s’y trouvaient auraient été détruites.
Aucun des quatre enfants d'Auguste-César ne voulant reprendre la propriété, sa veuve, Amélie-Henriette, la revendit en 1821 et se retira définitivement à Versailles.
En 1839, Les Essarts furent rachetés par Albertine Blondeau de Laurière épouse d'Edmond Antoine du Hamel de Fougeroux dont la famille était aussi propriétaire de Bondaroy. Ils firent reconstruire la chapelle qui avait été incendiée.
Le château de Trétinville se trouve à environ 7 km au nord-ouest de Pithiviers, entre Annorville et Moigneville. Dans la succession de Martin, ces seigneuries avaient été données à Louis, frère cadet de Bertrand, seigneur des Essarts.
Au tout début du XVIIe siècle, Trétinville revint à Jacques de la Taille. A cette époque, on ne parle pas de château mais de maison seigneuriale, entourée de bâtiments d’exploitation : granges, bergerie, étable ainsi que de nombreuses terres, vignes et arbres fruitiers.
Cette propriété fut transmise aux descendants de Jacques sans interruption jusqu’à la mort d’Hermine de la Taille, épouse d’Amédée Lesparda en janvier 1892.
Elle fut rachetée 35 ans plus tard par Joseph de la Taille Trétinville en 1927.
A partir du XIXe siècle, la famille de La Taille croît rapidement. En 1900 elle comptait 77 membres nés sous ce patronyme, soit de trois à quatre fois plus qu’en 1800.
Ne participeront aux guerres de Napoléon que deux fils de Georges-Hector de La Taille : Louis, de 1804 à 1808, et Alexandre qui pris part à la bataille de Leipzig en 1813.
Les carrières militaires sont toujours privilégiées par les hommes, mais beaucoup d’autres professions sont progressivement investies, dans la fonction publique, la magistrature, la diplomatie et, notamment à la fin du siècle, dans les sociétés privées : chemins de fer, poste, assurances.
La famille compte également parmi ses membres des religieuses et au moins un prêtre : Almyre de La Taille (Lolainville), curé de Pithiviers de 1858 à 1880 où il fonda l’école Saint-Grégoire.
Peu à peu, Pithiviers est délaissée au profit de Paris et de villes plus importantes comme Orléans ou Tours.
La guerre de 1870 fit une seule victime parmi les hommes de la famille : Timoléon de La Taille Trétinville, tué le 6 janvier 1871 près de Montoire-sur-le-Loir.
La propriété de Lolainville est située à environ six kilomètres au nord de Pithiviers en direction d’Étampes, sur la commune d’Engenville. Elle vient de Marie-Marguerite Masson du Monceau qui avait épousé Antoine-Hector de la Taille (1705 – 1754), second fils de Charles de la Taille des Essarts.
Le château Lolainville est aujourd’hui une grande demeure entourée d’un parc. Nous ne savons pas à quoi cette construction ressemblait avant le XIXe siècle.
Cette propriété qui comprenait des terres et des fermes échut d’abord à Louis de La Taille (1784 – 1837), second fils de Georges-Hector, puis à Noémie (1823 – 1898), fille de Louis et épouse de Priscille Royneau de la Geneste. En 1907, deux ans après le décès de son père, Alix Priscille Royneau de La Geneste, fille aînée de Noémie de La Taille et épouse d’Octave Sourdeau de Beauregard, revendit Lolainville à un marchand de biens.
Ephrem de la Taille, arrière petit-fils de Georges-Hector racheta Lolainville en 1920.
Dès le début du XXe siècle les membres de notre famille ne vivent plus près de Pithiviers. La plupart d’entre eux quittent même le Loiret. Certains n’y reviennent qu’en villégiature.
Quelques-uns vont découvrir l’Amérique du Sud. En 1906, Joseph de La Taille Trétinville fut envoyé au Chili par la société Le Creusot. Il y rencontrera son épouse Elisa Walker y Larrain, fille d’un diplomate chilien. Son fils Timoléon s’y installera avec sa famille en 1951.
En 1920, Georges de La Taille, qui avait quitté la Marine Nationale, s’installa avec sa famille à Rio de Janeiro au Brésil pour le compte du Bureau Véritas. Ils y resteront dix ans.
Après la Seconde Guerre Mondiale, Marie-Josèphe Multzer O’Naghten et son frère Jacques, enfants d'Yvonne de La Taille, s’installèrent aux Etats-Unis.
La branche des Essarts s’éteignit avec la mort de Jean de La Taille en 1947. La branche aînée devint alors Lolainville, rameau de la branche des Essarts. Ses membres ont tous pour ancêtre commun Georges-Hector (1747 - 1803).
La branche Trétinville est toujours largement représentée. Ses membres ont pour ancêtre commun Henri de La Taille (1842 - 1910), père de onze garçons.
Les guerres mondiales
Plusieurs de nos grands-parents participèrent à la Grande Guerre de 1914-1918, mais un seul tomba au combat : Bernard de La Taille, tué à Venteuil le 18 juillet 1918 à l’âge de 19 ans.
La guerre de 1939 – 1940, la Résistance et l'année 1945 firent plus de victimes dans notre famille :
Dès le 2 mars 1940, François de La Villéon, sous-lieutenant au 102e Régiment d'infanterie, mari de Jacqueline de La Taille Trétinville, fut tué sur le front de Luttange en Moselle. Il avait 25 ans.
En juin 1940, trois officiers de notre famille trouvèrent la mort au combat :
- Harold de La Taille Trétinville, sous-lieutenant de l'Armée de l'Air, fut abattu le 6 juin au-dessus d'Orival (près d'Amiens dans la Somme) alors qu'il faisait une mission de reconnaissance depuis Evreux. Il avait 21 ans.
- Michel de La Taille, fils d'Ephrem, tomba le 9 juin à Bracquetuit en Seine Maritime. Il avait 23 ans.
- Hubert de La Taille, frère ainé de Michel, tomba une semaine plus tard à Châtel-sur-Moselle dans les Vosges. Il avait 36 ans et était marié avec Ella de Castellane depuis 10 ans.
D'autres membres de notre famille rentrèrent dans la Résistance comme Paul de La Taille et Maurice de La Taille Trétinville (frère d'Harold). Ce dernier avait été fait prisonnier à Sedan en 1940 mais avait réussi à s'échapper pendant l'été de 1942. Il avait alors pris le commandement d'un groupe de résistants dans le Cher. Il fut tué au cours d'une mission de reconnaissance à Château de Didonne (Charente Maritime) le 25 janvier 1945.
La branche des Essarts s’éteignit avec la mort de Jean de La Taille en 1947. La branche aînée devint alors Lolainville, rameau de la branche des Essarts. Ses membres ont tous pour ancêtre commun Georges-Hector (1747 - 1803).
La branche Trétinville est toujours largement représentée. Ses membres ont pour ancêtre commun Henri de La Taille (1842 - 1910), père de onze garçons.
La famille continue à s’agrandir rapidement. Elle compte aujourd'hui plus de 290 individus nés sous ce patronyme. La famille étendue aux conjoints et aux descendants de La Taille depuis 3 ou 4 générations compte environ 800 membres. L'esprit de famille continua à animer tous ses membres tout au long du XXe siècle au début duquel une devise générale fut adoptée : « Virtus fidesque corona », qui rappellait deux valeurs traditionnelles auxquelles la famille devait rester attachée : la foi et la vertu., ou la fidélité et le courage, deux valeurs typiquement chevaleresques.